EPISODE 19
ZONES D'OMBRE

écrit par :
Aurélien Capel

SCENE 14 : bureau d'Armando

Armando est au téléphone quand Cole entre dans la pièce.
ARMANDO : Non, je ne veux pas qu'ils soient livrés la semaine prochaine mais dès demain...je vous signale que vous êtes déjà en retard dans vos délais donc si je ne reçois rien demain à la première heure, je vous envoie mes avocats.
Il raccroche.
COLE : Wow, tu as mangé du lion ce matin.
ARMANDO : C'est la journée des problèmes. Heureusement que tu es là pour m'aider, car entre Ben qui s'occuppe de moins
en moins des affaires de la société et gregory qui est en prison, je ne sais pas comment je m'en sortirais.
COLE : Pas mal pour un débutant, hein?
ARMANDO : Tu as le sang des Deschanel qui coule dans tes veines, ça se voit avec ton sens inné des affaires.
COLE : Pourquoi voulais-tu me voir, à part pour me brosser dans le sens du poil?
ARMANDO : J'ai à te parler de ta mère.
COLE : Que se passe-t-il encore?
ARMANDO : Je m'inquiète pour elle. Hier, ça a certainement été la pire journée de sa vie. Elle a appris toutes nos
turpitudes passées à Sunset Beach, à toi et à moi.
COLE : Comment ça?
ARMANDO : Une personne mal intentionnée lui a balancé en pleine figure qu'Olivia et toi aviez été amants et que vous étiez les parents de Trey.
COLE : Quoi? Moi qui voulais tout lui dire le plus tôt possible, pour la ménager.
ARMANDO : Eh bien tu as été pris de court.
COLE : Mais qui a bien pu aller lui raconter ça?
ARMANDO : Je préfère que tu ne le saches pas, ça ne servirait à rien.
COLE : De toute façon, tout ça c'est encore de ta faute. A chaque fois que je voulais parler à Elaine pour être honnête avec elle, pour qu'elle apprenne ton retour, pour qu'elle sache pour Olivia et moi, tu m'en as empêché.
ARMANDO : Tu n'as pas le droit de dire ça.
COLE : Un lâche, voilà ce que tu es. Tu n'oses pas dire les choses en face, et d'un certain côté je suis sûr que tu es soulagé que quelqu'un se soit chargé d'avouer la vérité à Elaine à ta place.
ARMANDO : C'est faux.
COLE : Ecoute, je sens que toi et moi sommes plus proches depuis quelques temps, et c'est pour ça que je te dis ce que je pense. Mais si tu continues à faire souffrir Elaine, je ne sais pas si je pourrai te le pardonner.
Il part en claquant la porte.
ARMANDO : Il ne manquait plus que ça.

SCENE 15 : chambre de Terence

Meg et Terence sont sous les couvertures et s'apprêtent à faire l'amour.
MEG ( en pensée ) : Mon Dieu, qu'est-ce que je suis en train de faire? Tromper mon époux après seulement quelques
semaines de mariage...
Mais Terence l'embrasse et elle ne peut résister à se laisser aller à son étreinte.
MEG ( en pensée ) : Mais j'en ai tellement envie, je ne sais pas ce qui m'arrive.
Terence commence à se mettre sur elle quand on frappe à la porte.
UNE VOIX : Ouvrez Terence, c'est Ben Evans.
Meg repousse Terence, terrifiée.

SCENE 16 : le Java Web

Caitlin est installée à une table et boit un verre de vin, quand elle voit Cole arriver. Celui-ci la cherche des yeux, elle lui fait signe et il la rejoint.
CAITLIN ( l'embrassant ) : Ta matinée s'est bien passée mon amour?
COLE : Comme ci comme ça, je me suis encore disputé avec Armando.
CAITLIN : Allons bon, que s'est-il passé cette fois?
COLE : C'est à cause de ma mère, elle souffre beaucoup des révélations qu'on lui a faites ces derniers temps.
CAITLIN : Oui, eh bien ce n'était pas une raison pour qu'elle colle un pain à la mienne, j'ai halluciné quand je l'ai appris.
COLE : Il faut la comprendre. Après avoir appris qu'Olivia avait participé à mon rapt à la naissansce et a été ma maîtresse, elle a du péter un câble.
CAITLIN : J'espère qu'elles parviendront à se réconcilier tout de même.
COLE : Oui, moi aussi. Tiens, pourquoi y a-t-il trois couverts?
CAITLIN : Ah, je ne te l'ai pas dit. J'ai invité quelqu'un à partager notre repas.
COLE : Un ami?
CAITLIN : Euh, non, je n'emploierais pas ce terme. Une connaissance plutôt.
ANNIE ( arrivant à leur table ) : Salut les amoureux. J'espère que je ne vous ai pas trop fait attendre.
Cole est estomaqué.

SCENE 17 : chambre de Terence

TERENCE ( à Meg ) : Mince, qu'est-ce qu'on fait?
MEG : Mon Dieu, il ne faut pas que Ben me trouve ici. Cachez-moi, je vous en supplie.
VOIX DE BEN : Je sais que vous êtes là. Ouvrez cette porte ou je la défonce.
TERENCE ( en pensée ) : Quelle tuile! ( à Meg ) Allez dans la salle de bains, je vais le faire entrer et m'arranger pour qu'il parte au plus vite.
MEG : Merci, vraiment.
Elle prend ses vêtements et traverse la chambre en petite tenue pour aller dans la salle de bains. Terence se lève ensuite et va ouvrir à Ben.
BEN : Où est ma femme?
TERENCE : Non mais vous êtes pas bien vous. Ca va pas de venir réveiller les gens à cette heure-ci?
BEN : Ce n'est pas en vous levant à onze heures du matin que vous parviendrez à quelque chose dans la vie.
TERENCE : Peut-on au moins savoir le motif de votre visite intempestive?
BEN : Vous le savez très bien. Je cherche Meg.
TERENCE : Et comment pourrais-je savoir où elle se trouve puisque même vous, son mari, n'êtes pas au courant?
BEN : Arrêtez de jouer les insolents avec moi, j'en ai déjà maté des moins minables que vous. Vous voulez jouer au malin, mais je n'ai pas oublié que vous êtes parti de chez nous hier soir au même moment où Meg disparaissait.
TERENCE : Ah oui, vous voulez dire au moment où elle a appris que vous jouiez encore les jolis coeurs avec votre
ex-femme?
BEN : Maintenant écoute-moi bien espèce de sale petit fouineur. Je ne sais pas ce que tu es venu chercher à Sunset Beach, mais crois bien que je le découvrirai, et plus rapidement que tu ne le penses. Et maintenant que tu sais que ton frère n'est plus de ce monde, tu n'as plus rien à faire ici. Alors je te conseille de décamper au plus vite et de ne plus t'approcher de Meg. Ca la met dans tous ses états, elle ne parvient pas à faire son deuil de Tim et se sent responsable de ce qui lui est arrivé. Je...
On entend à ce moment-là un bruit dans la salle de bains.
TERENCE ( en pensée ) : Pourvu qu'il la découvre ici, ça lui fera les pieds et j'aimerais trop voir la tête qu'il va faire.
BEN : Qu'est-ce que c'était?
TERENCE : Qu'est-ce que vous voulez que j'en sache?
BEN : Nous allons bien voir.
Il se dirige vers la salle de bains.
TERENCE : Eh, mais qui vous a donné le droit de...?
BEN : Je n'ai pas besoin de votre autorisation, et si vous voulez me faire un procès pour violation de domicile, allez-y.
Il ouvre la porte de la salle de bains en grand, mais la pièce est vide.
TERENCE ( en pensée ) : Où est-elle passée?
BEN : Vous feriez mieux de fermer la fenêtre de la salle de bains, ça fait courant d'air et toutes vos affaires ont été
renversées.
Il passe devant l'étagère où sont posées toutes les affaires de toilette de Terence et renverse tout avec son bras. Les flacons de parfum et d'après-rasage se brisent.
BEN : Que je ne vous voie plus tourner autour de ma femme, c'est bien compris?
Il part en claquant la porte.
TERENCE : Quel malade! Meg s'est enfuie par la fenêtre. Quel dommage, j'y étais presque cette fois.
Il s'assied sur son lit et sort la photo de lui et de Tim enfant du tiroir de la table de nuit.
TERENCE ( regardant la photo ) : Pardon petit frère. Mais je te promets que tu ne seras pas mort pour rien.

SCENE 18 : une chambre d'hôtel au Grenadine's

Gabi et Jeremy entrent dans la pièce et posent leurs bagages sur le lit.
GABI : Ouf, je suis épuisée.
JEREMY : Alors chérie, tu prends quel côté du lit?
GABI : C'est bon, Ricardo n'est plus là.
JEREMY : Réserver la suite nuptiale, vous y êtes allée un peu fort tout de même.
GABI : Ca fait plus vrai, non?
JEREMY : Votre mari faisait une de ces têtes, j'ai cru qu'il allait me tuer sur place.
GABI : Bon, je vais vous laisser vous installer. Je vais chez mon amie Vanessa, c'est elle qui doit m'héberger.
JEREMY : Attendez une seconde, vous m'aviez promis quelque chose il me semble.
GABI : Quoi?
JEREMY : M'expliquer toute cette histoire ahurissante.
GABI : C'est vrai, vous avez le droit de savoir. En tout cas, je vous remercie d'avoir joué le jeu sans faire d'histoires, ça me sauve la vie.
JEREMY : Alors?
GABI : Je suis désolée, mais quand j'ai vu Ricardo, je me suis dit que ce serait trop dur, que je n'aurais pas le courage de divorcer. Cela ne fait que quelques semaines que nous sommes séparés, et mes sentiments pour lui ne sont pas tout à fait éteints.
JEREMY : Pourquoi l'avez-vous quitté?
GABI : Je ne sais pas si je dois vous le dire, vous aurez une si mauvais opinion de moi ensuite.
JEREMY : Pas pire que celle que j'ai maintenant.
GABI : je croyais que vous aviez décidé de me faire confiance?
JEREMY : J'en déciderai quand je saurai tous les tenants et les aboutissants de votre rôle pour Gregory Richards.
GABI : Ah oui, j'ai ça à vous raconter aussi. Eh ben, on n'est pas sortis de l'auberge.
JEREMY : Commencez par m'expliquer vos problèmes avec Ricardo. Ca me sera toujours utile si j'accepte de vous
représenter pour votre divorce.
GABI : D'accord. Après que Paula, ma demi-soeur, ait quitté Sunset Beach, Ricardo et moi sommes devenus de plus en plus
proches. Après quelques mois, nous nous sommes rendus compte que nous nous aimions et je me suis installée chez lui. Malheureusement, mes sentiments n'étaient pas aussi clairs que je voulais bien le penser. Ricardo était l'homme qui m'avait sortie du gouffre, mais ce que j'éprouvais pour lui, était-ce de l'amour ou de la reconnaissance? Bref, j'avais besoin d'une amitié solide pour dissiper cette période trouble, et je l'ai trouvée avec Antonio, le frère de Ricardo. Mais Antonio est tombé amoureux de moi, il a essayé de vaincre cette passion, car en plus il est prêtre, mais je me suis rendue compte que j'éprouvais le même sentiment pour lui. Nous avons cherché à nous éloigner l'un de l'autre, pour ne pas faire souffrir Ricardo, mais le destin a fait que nous nous sommes retrouvés au beau milieu d'une explosion. Nous avons cru que nous allions mourir sous les décombres de l'immeuble et avons fait l'amour. Mais les secours sonrt parvenus à nous sauver. Nous avons tout fait pour que Ricardo n'apprenne pas ce que nous avions fait, mais cela n'a pas suffi. Quand il l'a su, il a fait une attaque et s'est retrouvé paralysé. J'ai décidé de me marier avec lui sur son lit d'hôpital, pensant que cela lui donnerait de l'espoir pour se remettre au plus vite. J'ignorais bien sûr qu'il me vouait une haine sans nom, et qu'il fomentait un plan machiavélique pour nous faire payer à moi et Antonio. Il a recouvré l'usage de ses jambes sans le dire à personne et s'est enfui, se faisant passer pour mort. Il avait laissé derrière lui une tonne d'indices laissant croire qu'Antonio et moi l'avions tué. Heureusement, il s'est ravisé et a avoué à la police que tout ça était un coup monté. J'ai ensuite décidé de partir, me rendant compte que j'aimais ces deux hommes aussi intensément l'un que l'autre et que si je restais, nous nous ferions encore plus de mal.
Jeremy reste bouche bée devant cette histoire ahurissante.
GABI : Je sais, c'est difficile à croire.
JEREMY : Non, je ne vous juge pas. Je suis bien placé pour savoir ce qu'on est capable de faire par amour, croyez-moi. Mais je ne vois pas quel rapport a toute cette histoire avec Gregory Richards.
GABI : J'y viens. Vous allez tout savoir maintenant, et j'espère que vous serez capable de comprendre...

SCENE 19 : le Java Web

COLE : Caitlin, ne me dis pas que c'est avec cette timbrée que nous allons déjeuner.
CAITLIN : Du calme mon chéri.
ANNIE : Ah ben ça fait plaisir. C'est une joile façon d'enterrer la hache de guerre Caitlin, merci beaucoup.
COLE : Moi, je me casse.
CAITLIN : Oh, faites un peu des efforts tous les deux.
ANNIE : Tu me dis ça à moi? Si j'avais su comment j'allais être accueillie, j'aurais tranquillement avalé ma salade dans mon bureau.
COLE : C'est ça, va brouter ailleurs.
CAITLIN ( regardant vers l'entrée du restaurant, en pensée ) : Super, ils arrivent. Je peux la laisser tranquillement partir. ( haut ) Je suis désolée Annie, je ne pensais pas que Cole allait réagir ainsi.
ANNIE : J'en ai rien à faire de tes excuses. Ne comptez plus sur moi pour faire le moindre effort. Ciao la compagnie.
Elle quitte la table mais s'arrête net. Elle a vu quelque chose ( ou quelqu'un ) qui la bouleverse.
ANNIE : Dites-moi que je rêve Seigneur.

SCENE 20 : salon chez Juliana


Juliana entre suivie d'Elaine qui tient toujours un revolver entre ses mains.
JULIANA : Je vous en supplie, ne me tuez pas.
ELAINE : Dieu sait que vous le mériteriez, mais rassurez-vous, Del Douglas a payé à votre place. Le meurtre, c'est fini pour moi, ça m'a causé assez de tort.
JULIANA : Alors rangez votre arme s'il vous plaît.
ELAINE : Non, je veux que vous la regardiez bien. Cette arme, je l'ai soupesée entre mes mains tous les soirs après que j'ai cru que mon fils était mort-né et le départ d'Armando. Je l'ai collée contre ma tempe quotidennement, avec à chaque fois l'envie d'en finir avec ce monde et de rejoindre deux des êtres que j'aimais le plus. Mais je n'ai jamais eu la force d'aller plus loin, il me restait ma petite Paula et je devais sauver la face, pour elle. Voilà, voilà tout ce que j'ai enduré à cause de vous.
JULIANA ( pleurant ) : Pardon Elaine, pardon pour tout ce que je vous ai fait. Je sais que mes remords ne suffisent pas, mais je suis sincère. Mais rangez ce pistolet, je suis cardiaque.
ELAINE : Je ne pourrai jamais pardonner ce que vous avez fait, vous êtes un monstre. Mais si vous regrettez vraiment vos actes, il faut que vous me disiez vraiment ce qui s'est passé cette nuit-là, la nuit où Del m'a enlevé mon enfant. J'ai le droit de comprendre.
JULIANA : Je ne sais pas si vous aurez le courage de tout entendre, la plupart de vos proches sont impliqués.
ELAINE : J'en ai appris plus cette dernière semaine qu'en toute mon existence, je crois qu'un petit peu plus ou un petit peu moins ne changera pas grand chose.
JULIANA : Non, je ne peux pas, vraiment.
ELAINE : Vous êtes encore plus lâche que je ne le pensais. Mais je ne vous laisse pas le choix. Quand je saurai tout, je pourrai peut-être m'arranger pour convaincre Armando de vous pardonner. Et je suis la seule à en avoir le pouvoir, car si je lui dis que j'ai pardonné, il le pourra certainement aussi.
Le visage de Juliana s'éclaire.
JULIANA : Que voulez-vous dire? Mon fils est vivant? C'est impossible, il serait venu me voir.
ELAINE : Après avoir appris ce que vous aviez fait à moi et à Cole? Certainement pas.
JULIANA ( au comble du bonheur ) : Armando est vivant. Armando est vi...
Soudain, elle porte les mains au côté gauche de sa poitrine en faisant une grimace.
ELAINE ( effrayée ) : Juliana, que vous arrive-t-il?
Juliana essaie de parler, mais son visage se crispe de plus en plus et elle finit par s'écrouler. Elaine pousse un hurlemement.
ELAINE : Non, pas ça, je ne voulais pas Seigneur, je vous le jure.
Elle s'agenouille auprès de Juliana et commence à lui faire un massage cardiaque.
JULIANA ( faiblement ) : Ce...n'est pas la...peine...c'est...la fin, je le...sens.
ELAINE : Non, je vous en supplie, j'ai besoin de savoir ce que vous teniez tant à me cacher sur cette nuit.
JULIANA ( dans son dernier souffle ) : Bette...
Elle ne peut terminer et expire.

AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE :

Constance Towers dans le rôle de Juliana Deschanel

FIN DE L'EPISODE

VENEZ PARTAGER VOS IMPRESSIONS DANS LE FORUM
OU EN ENVOYANT UN E-MAIL A L'AUTEUR
OU AU PRODUCTEUR. MERCI ET A TRES BIENTOT

© Copyright 2002 Aurélien Capel - Matheson Entertainment.  - Tous Droits Réservés -