SAISON 2 - EPISODE 4
"Passés Composés"
diffusion originale : 16/12/2002 - ep #26

AVEC PAR ORDRE ALPHABETIQUE :

Timothy Adams ... Casey Mitchum
Shawn Batten ... Sara Cummings
Sam Behrens ... Gregory Richards
Paulo Benedeti ... Dr. Luis Cardoso
Sarah Buxton ... Annie Douglas Richards
Christina Chambers ... Maria Torres
Hank Cheyne ... Ricardo Torres
Eddie Cibrian ... Cole Deschanel
Lesley Ann Down ... Olivia Richards
David Gail ... Ross English
Priscilla Garita ... Gabi Martinez Torres
Jason George ... Michael Bourne
Lisa Guerrero Coles ... Francesca Vargas
Laura Harring ... Paula Stevens
Cristi Harris ... Emily Davis
Kam Heskin ... Caitlin Deschanel
Kelly Hu ... Dr. Rae Chang
Sean Kanan ... Jude Cavanaugh
Nick Kiriazis ... Antonio Torres
David Matthiessen ... Leo Deschanel
Traci Lindsey Melchior ... Tess Marin
Dan Montgomery ... Jeremy Allen
Kathleen Noone ... Bette Katzenkazrahi
Sherri Saum ... Vanessa Bourne
Gordon Thomson ... AJ Deschanel
Leigh Taylor Young ... Elaine Stevens
Shane West ... Sean Richards

Guest Starring :

Peter Barton ... Eddie Connors
Maria Bello ... Julie Jordan
Dean Cain ... Chase English
Brian Clarke ... James Robert  Blythe
Russell Curry ... Dr. Tyus Robinson
Jarrod Emick ... Dr. Glenn Foley
George Hamilton ... George Allen
Barbara Mandrell ... Alex Mitchum
Eddie Mills ... Brian
Thaao Penglish ... Dr. Bradford
John Reilly ... Del Douglas
Clive Robertson ... Ben Evans
Michael Sabatino ... Philip Vargas
Josh Taylor ... Stanley Mitchum
Constance Towers ... Juliana Deschanel
N.B. : le rôle de Loreen English est tenu par Christina Chambers

SCENE 1 : un plateau de télévision

Le plateau est dans le noir complet, quand retentit la musique du générique. Les lumières s'allument, et laissent aprecevoir la scène, où se trouvent deux fauteuils qui se font face. Le public commence à applaudir. Parmi les spectateurs se trouvent tous les personnages de Return To Sunset Beach, à l'exception de Luis et de Vanessa. Après quelques secondes, Vanessa entre en scène et les applaudissements redoublent.
VANESSA : Bonsoir à tous et bienvenue dans notre émission spéciale, "Passés Composés". Ce soir, j'ai le plaisir de recevoir un spécialiste du cerveau humain et de psychologie cognitive, l'éminent psychiatre Luis Cardoso.
Luis entre sur le plateau sous les applaudissements.
LUIS : Bonsoir Vanessa.
VANESSA : Bonsoir docteur. Je peux vous appeler Luis?
LUIS : Bien sûr.
VANESSA : Avant d'accueillir nos autres invités, pourriez-vous nous présenter succintement le sujet que nous allons aborder ce soir?
LUIS : Comme le titre de l'émission l'indique, nous allons parler du passé. Quelle est l'influence du passé sur nos vies? Peut-on oublier complètement le passé? Je voudrais vous présenter les résultats de mes plus récents travaux en la matière, à travers quelques cas concrets que j'ai sélectionnés.
VANESSA : Tout cela m'a l'air passionnant. Sans plus tarder, accueillons nos invités. Tout d'abord, une figure bien connue de notre petite ville de Sunset Beach, dont il a été longtemps le commissaire. Je vous demande d'applaudir Ricardo Torres.
Ricardo fait son entrée sous les applaudissements du public.
RICARDO : Bonsoir à tous.
Il fait des clins d'oeil à plusieurs jolies filles du plateau.
VANESSA : Bonsoir Ricardo. De quoi allons-nous parler avec Ricardo ce soir, docteur?
LUIS : M. Torres est un exemple intéressant de l'influence de la mémoire et du passé sur l'état comateux d'une personne. Son cas est exemplaire.
RICARDO : Merci, merci.
VANESSA : Vous voulez dire que c'est grâce au passé qu'il a pu sortir du coma?
LUIS : Qui dit qu'il en est sorti? Peut-être que cette émission est le pur fruit de son esprit.
VANESSA : Brr, tout cela est très angoissant. Accueillons maintenant une femme sulfureue qui a défrayé plus d'une fois la chronique à Sunset Beach, Madame Francesca Vargas.
Francesca fait son entrée sous les huées des femmes et sous les sifflets admiratifs des hommes.
FRANCESCA : Bonsoir public.
RICARDO : T'es plutôt bien roulée, poupée.
VANESSA : Ricardo, attendez la fin de l'émission s'il vous plaît.
LUIS : Madame Vargas est comme qui dirait l'exemple inverse de Ricardo. Alors que nous allons voir quelle est l'influence de la vie passée de Ricardo sur sa mort, nous étudierons quelle est l'influence des événements qui ont fait que Francesca a frôlé la mort dans le passé sur sa vie actuelle.
FRANCESCA : Rassurez-vous tout le monde, je vais bien.
VANESSA : Très bien, passons aux invités suivants qui vont nous montrer l'influence des erreurs du passé sur le présent et les difficultés qu'elles engendrent. Sans plus attendre, accueillons Cole Deschanel, Gregory Richards, Sara Cummings et Bette Katzi... ( lisant sa fiche ) Katzen...c'est quoi ce nom à la gomme? Celle que tout le monde connaît sous le pseudonyme de "reine de la nuit".
Les quatre invités font leur entrée.
COLE : Salut.
GREGORY : Quel public fabuleux vous avez ce soir ma chère Vanessa.
VANESSA : Vous n'avez pas besoin de faire le lèche-bottes ici, M. Richards.
SARA et BETTE ( timidement ) : Bonsoir.
LUIS : Vous remarquerez que Bette, Cole et Sara n'ont pas l'air très à l'aise, ce qui est normal car ils vont venir nous parler de graves erreurs qu'ils ont commises dans le passé et qui sont en train de se retourner contre eux en pourrissant leur existence actuelle.
VANESSA : Et M. Richards?
LUIS : Il est très à l'aise, car il est l'exemple même de la personne qui sait exploiter les erreurs de ses ennemis pour leur nuire, et exploiter les siennes pour les tourner à son avantage.
Le public siffle Gregory, qui leur fait un pied de nez.
VANESSA : Bien, accueillons enfin notre dernier invité, et non des moindres puisqu'il s'agit d'une personne bien connue à Sunset Beach mais pour des mauvaises raisons, Tess Marin.
Tess entre sous une pluie de huées, elle semble prête à repartir.
LUIS : Non, restez Tess.Le cas de Tess est exceptionnel, car il va nous servir à élucider une question primordiale : existe-t-il dans notre vie un point de non  retour, un moment où nous avons commis tellement d'atrocités que nous avons définitivement plongé dans la mal?
VANESSA : Vous voulez dire que vous allez nous montrer si cette grande psychopathe est susceptible d'être guérie grâce à...une thérapie ou des médicaments?
LUIS : Tout à fait, je vous demanderai donc un peu d'indulgence avec elle.
SARA : Y en a que pour elle avec lui.
VANESSA : je sens que cette émission va être passionnante, et si vous le voulez bien, commençons directement avec notre premier sujet, sans doute le plus mystérieux et le plus ésotérique, ce que vit ou revit une personne dans le coma, avec le cas de Ricardo Torres.

SCENE 2 : hôpital South Bay, chambre de Ricardo


Rae a débranché le respirateur de Ricardo. Ses proches se tiennent prés de lui. Maria vient d'arriver et est complètement dévastée. Paula se tient à l'écart, meurtrie. Antonio, Carmen et Gabi ont posé leur main sur Ricardo, comme pour l'accompagner.
La scène est maintenant montrée avec la vision de Ricardo. Pourtant, ses yeux restent clos.
RICARDO : Que m'arrive-t-il?
Personne ne répond.
RICARDO : Eh oh, répondez-moi.
Il se rend compte qu'on ne l'entend pas. Il commence à s'élever doucement.
RICARDO : C'est quoi ce délire? On se croirait dans "Passions".
Il regarde vers le bas et aperçoit son corps sur le lit d'hôpital.
RICARDO : Oh mon Dieu, mais...c'est moi!
Il s'éloigne de plus en plus de la chambre et le voilà qui traverse le plafond, puis le toit de l'hôpital. Il se retrouve maintenant dans les airs.
RICARDO : C'est donc ça la mort...il avait donc raison cet écrivain français, j'avais adoré son livre mais j'ai jamais cru à ses histoires. J'ai eu tort.
Ricardo arrive sur un grand nuage, où se trouvent deux tabourets et une télévision.
RICARDO : Qu'est-ce que c'est que tout ça?
UNE VOIX : Bonjour Ricardo.
RICARDO ( se retournant ) : Oh non, pas toi!
Eddie Connors se trouve face à lui.
EDDIE : Eh oui, c'est moi qu'on a chargé de t'accueillir ici, mais crois-moi je m'en serais bien passé. Alors, toi aussi t'as franchi le cap? Détonnant, non?
RICARDO : Fais-moi redescendre, je t'en prie.
EDDIE : On verra ça plus tard. Dis-moi d'abord ce que tu ressens. Est-ce que tu souffres?
RICARDO : Non, pas particulièrement.
EDDIE : Ah, zut! Bon, je t'explique ce que tu fais là devant une télé minable, sur un nuage. J'ai été chargé de te montrer plusieurs images de ta vie, que tu connais ou que tu ne connais pas, c'est-à-dire des événements déterminants dont tu n'as pas été forcément le témoin. Rassure-toi, je ne vais quand même pas te montrer tes parents en train de te concevoir, quoiqu'on se fendrait bien la poire. Après tout ça, tu auras le choix entre retourner en bas, dans ce monde de dingues, ou aller directement au Paradis.
RICARDO : C'est donc si horrible ce qu'on t'a montré que tu as préféré aller au Paradis à retourner vers tes proches?
EDDIE : Je n'ai pas eu droit à ce traitement de faveur, je suis allé directement en Enfer. Bon, allons-y, j'ai pas que ça à faire.
Eddie sort une cassette et l'insère dans le magnétoscope sous la télé.
RICARDO : Vous avez pas encore le DVD là haut?
EDDIE : Restrictions budgétaires, comme partout. Allez, c'est parti.
Eddie s'installe aux côtés de Ricardo pour regarder le film de sa vie.

SCENE 3 : hôpital South Bay, salle d'attente

Gregory, Olivia, Cole, Caitlin, Armando, Bette, Gabi, Antonio et Ricardo sont sur les nerfs et ne tiennent pas en place. Vanessa fait son entrée.
VANESSA : Nous voici maintenant deux ans en arrière, pour notre deuxième sujet, consacré à Francesca Vargas. Ces personnes que vous voyez vont apprendre dans quelques minutes qu'elle a succombé à ses blessures, mais qu'en est-il réellement?
Les autres personnages ne voient ni n'entendent Vanessa.
VANESSA : C'est ici que tout va se jouer, derrière cette porte. Mais je ne compte pas vous faire attendre plus longtemps...
Vanessa ouvre la porte d'une chambre. Tyus vérifie les constantes de Francesca, quand celle-ci ouvre difficilement les yeux.
TYUS : Seigneur, Francesca! Vous êtes enfin redevenue consciente.
FRANCESCA ( faiblement ) : Docteur...
TYUS : Chut, ne parlez pas, cela va vous demander trop d'efforts. Il faut que je prévienne ceux qui s'inquiètent pour vous, ils attendent tous derrière cette porte que je leur donne de vos nouvelles. Nous avons bien cru que vous étiez morte, vous savez. Vous avez beaucoup d'amis en tout cas, je n'ai jamais vu autant de monde dans cette salle d'attente.
FRANCESCA : Docteur, non...aidez-moi.
TYUS : Bien sûr, je suis là pour ça. Mais parlez le moins possible, juste le nécessaire.
FRANCESCA : Il...il va recommencer. Il a voulu me tuer et ne s'a...ne s'arrêtera pas en si bon chemin. Si il...sait que je suis en vie, il finira sa sale besogne.
TYUS : Oh mon Dieu, vous voulez dire que c'est l'une de ces personnes qui a essayé de vous tuer?
FRANCESCA : Je suis en grand danger...et si je vous en révèle plus, vous le serez aussi. Il...il n'hésitera pas à vous supprimer.
TYUS : Le détective Torres est là, il assurera votre protection.
FRANCESCA : Non, vous ne comprenez pas. Il est trop rusé, personne ne peut rien contre lui. Il faut qu'il croit que je suis morte.
TYUS : Pardon?
FRANCESCA : Annoncez-leur ma mort docteur. De toute manière, je crois que personne ne va me regretter. Je croyais que j'allais bien m'amuser ici, à Sunset Beach, mais le jeu n'en vaut plus la chandelle. Je préfère aller refaire ma vie ailleurs.
TYUS : Vous vous rendez compte de ce que vous me demandez?
FRANCESCA : Je n'ai pas le choix, docteur Robinson. Faites ça pour moi, je vous en supplie, ou il m'achèvera, d'une manière ou d'une autre.
TYUS : Mais c'est illégal. Et qu'est-ce que je vais faire de vous ensuite?
FRANCESCA : Vous me transfèrerez dans un lieu sûr après avoir fait croire que vous avez incinéré mon cadavre. Je me rétablirai et je quitterai la ville, vous n'entendrez plus jamais parler de moi.
TYUS : Mais...et l'autopsie?
FRANCESCA : Arrangez-vous pour qu'il n'y en ait pas, la cause de mon décès ne fera pas grand mystère de toute manière.
TYUS : Bon...très bien. Je vais le faire, car j'ai le sentiment que vos craintes sont loin d'être infondées. Je vais débrancher votre respirateur ainsi que l'électrocardiomètre...tâchez de respirer le plus discrètement possible.
Tyus s'exécute fébrilement, on le sent réticent. Un bruit continu remplace peu à peu les bips intermittents qui indiquaient la fréquence cardiaque de Francesca. Tout porte à croir qu'elle est décédée. Tyus sort de la chambre.
ANTONIO : Alors Tyus?
TYUS ( nerveux ) : Je suis désolé, je n'ai rien pu faire. Elle n'a pas repris conscience et je viens de prononcer l'heure du décès.
ARMANDO : Bon sang, c'est pas vrai.
Il se précipite dans la chambre et entend le son continu de l'électrocardiomètre.
ARMANDO : C'est fini.

SCENE 4 : palais à Monaco, une somptueuse salle de bal


L'assistance est en train de danser au son d'une valse de Strauss. Un grand orchestre se tient au fond de la salle. La réception respire le luxe, et la salle esr richement meublée. Plusieurs serveurs officient et servent canapés et coupes de champagne.
LUIS ( en smoking ) : Troublant cette affaire Vargas, n'est-ce pas? Mais le passé de cette chère Francesca est très rempli, aussi allons-nous la retrouver dans quelques instants pour ce troisième sujet. Là encore, vous verrez que le passé révèle bien des surprises.
Cole et Francesca sont en tenue de soirée, et Francesca a rarement été aussi sexy et attirante que dans les vêtements qu'elle porte, qui sont l'oeuvre d'un grand couturier. Cole et elle boivent une coupe de champagne en observant un groupe de personnes qui discutent.
COLE : Ne bois pas trop, il faut que nous restions lucides.
FRANCESCA : Tu as une idée?
COLE : Non, aucune. Allen a déployé un dispositif de sécurité impressionant autour de sa propriété, et quand je suis allé faire un petit tour du côté de la pièce où tous ses trèsors sont rangés, je me suis gentiment fait éloigner.
FRANCESCA : Mince, il a mis le paquet.
COLE : Autant te dire que si nous sortons de la maison ce soir, nous ne pourrons plus jamais y remettre les pieds.
FRANCESCA : Bref, c'est maintenant ou jamais. Tu as vu comme ça respire le fric ici? C'est indéniablement la plus grosse proie à laquelle nous ne nous soyons jamais attaqué.
COLE : Concentre-toi sur notre principal objectif.
FRANCESCA : Le saphir de Kuala Lumpur, je sais, la plus grosse pierre précieuse du monde. Mais j'aimerais bien emmener deux ou trois autres babioles également.
COLE : Ne t'inquiète pas mon amour, avec l'argent que la pierre va nous rapporter, tu pourras t'acheter tout ce que tu désires.
FRANCESCA : Tu t'es renseignée sur George Allen?
COLE : Oui, j'ai fait ma petite enquête et apparemment, il aime sa femme et il lui est fidèle.
FRANCESCA : Zut. De toute manière, il m'aurait tout de suite soupçonné si son saphir disparaissait justement la nuit que je passais avec lui. Mais je suppose qu'il n'y a pas que lui et sa femme qui logent dans cette immense baraque?
COLE : Non, ils ont plusieurs enfants. Tiens, le gamin que tu vois là-bas, qui discute avec lui et ses amis, c'est son fils, Jeremy.
On aperçoit en effet Jeremy, qui est sensiblement du même âge que Cole, c'est-à-dire une petite vingtaine d'années.
FRANCESCA : Wow, pas mal du tout!
COLE : Eh, je suis là je te rappelle.
FRANCESCA : Mais attends, le voilà notre plan! Comment se fait-il que tu n'y aies pas pensé plus tôt?
COLE : De quoi parles-tu?
FRANCESCA : Ah, je comprends, tu es encore jaloux n'est-ce pas? Tu sais que c'est le seul moyen pour qu'on dérobe cette pierre.
COLE : Oh non, ne me dis pas que tu comptes le mettre dans ton lit.
FRANCESCA : Non, je vais aller dans le sien. Comme ça je serai sur place pour opérer, et une fois qu'il sera endormi, j'aurai toute la nuit devant moi.
COLE : Tu es sûre qu'il n'y a pas un autre moyen?
FRANCESCA : Et lequel? Mais ne t'inquiète pas mon amour, tu sais que c'est toi que j'aime. Et puis, il ne se passera rien, tu sais que j'ai mon arme secrète. Un peu de poudre de cette bague dans leur verre, et ils font un gros dodo pendant plusieurs heures.
Elle lui montre sa bague et fait jouer le mécanisme qui l'ouvre : la bague contient une poudre blanche.
COLE : Okay, ça marche.
FRANCESCA : Chouette. Tu verras, demain nous serons loin et nous serons riches. Je vais entamer la conversation avec lui.
Elle se dirige vers le groupe où discute Jeremy. Parmi ce groupe se trouvent également George, le père de Jeremy, et Philip Vargas, le mari décédé de Francesca.
LUIS : Vous allez assister à la première rencontre entre Francesca et Jeremy, mais également entre elle et Philip Vargas, son futur mari.
FRANCESCA : Monsieur Allen, permettez-moi de vous féliciter pour cette fantastique soirée.
GEORGE ALLEN : Merci beaucoup, madame...?
FRANCESCA : Mademoiselle Saint-John, Francesca Saint-John. Je viens de m'installer à Monaco, je suis comme vous une ressortissante américaine et c'est ma première soirée ici. Je sens que je vais beaucoup me plaire.
Philip a tout de suite été subjugué par la beauté de Francesca et ne peut s'empêcher de la dévorer des yeux.
GEORGE : Permettez-moi de vous présenter mon fils, Jeremy, ainsi que plusieurs de mes amis ici, à Monte-Carlo, Dwayne Rogers, Walter Lowell et Philip Vargas.
FRANCESCA : Enchantée messieurs.
LUIS : Passons outre ces bavardages inintéressants et intéressons-nous au passage le plus croustillant. Je ne vous en dis pas plus.
Il monte les escaliers et entre dans une chambre. Quelques secondes après entrent Francesca et Jeremy.
JEREMY : Non, ce n'est pas dans cette pièce que se trouve l'armoire à pharmacie, ici c'est une chambre d'amis.
FRANCESCA : Ca ira très bien.
JEREMY : Pardon?
FRANCESCA : Allons, ne me dites pas que vous n'avez pas compris ce que je voulais.
JEREMY : J'ai bien peur que...
FRANCESCA : Je suis certaine que vous aussi vous en mourez d'envie.
Elle se jette sur lui et l'embrasse avec fougue en le faisant tomber sur le lit. Elle lui arrache sa chemise.
FRANCESCA : Oh oui, prends-moi. ( en pensée ) Je crois que je vais me passer de la poudre de perlimpinpin pour cette fois.
Mais contre toute attente, Jeremy la repousse.
FRANCESCA : Eh!
JEREMY : Je suis sincèrement désolé mademoiselle Saint-John, je crois qu'il y a eu un gros malentendu. Je pensais réellement que vous aviez besoin d'aspirine.
FRANCESCA : Je t'ai brusqué, c'est ça? Tu sais, je peux aussi être très caline.
JEREMY : Je n'en doute pas, mais voyez-vous, j'ai une fiancée et je suis très amoureux d'elle, je ne voudrais pas...
FRANCESCA ( dépitée ) : C'est bien ma veine, un homme fidèle!
JEREMY : Je suis en tout cas très flatté que vous ayez pensé à...bon, je ne vais pas vous faire perdre votre temps plus longtemps.
Il sort précipitamment de la chambre, torse-nu.
FRANCESCA ( vexée ) : Ca alors, c'est bien la première fois que ça m'arrive un truc comme ça.
Elle reste assise sur le lit, les bras croisés.

SCENE 5 : l'Elaine's Waffle

Alex, Bette et Olivia sont assise à une table et boivent des sodas. Vanessa, en tenue de serveuse, prépare des cafés au bar.
VANESSA : Eh oui, nous sommes bien dans l'Elaine's Waffle, le mythique restaurant d'Elaine Stevens. Il a ouvert il y a quelques années, au début des seventies, et ça marche déjà très fort pour Elaine. Mais c'est l'une des rares choses qui marche dans sa vie en ce moment.
ALEX : Vous avez des nouvelles d'Elaine les filles?
BETTE : Oui, elle a été admise à la maternité ce matin.
OLIVIA : Je vais d'ailleurs avoir la joie de mettre au monde son petit bout de chou, puisque je prends mon service dans quelques minutes.
ALEX : Ah bon?
BETTE : Oui, Elaine a expressément tenu à être prise en charge par Glenn et Olivia, elle voulait des personnes de confiance pour accueillir son bébé dans ce bas-monde.
VANESSA : Glenn est le premier mari de Bette, et est gynécologue obstétricien à l'hôpital South Bay.
OLIVIA : Tout se passera bien, sa grossesse a été jusqu'à terme, nous allons même être obligés de déclencher l'accouchement.
ALEX : J'espère que l'arrivée de cet enfant l'aidera à surmonter sa peine liée à la disparition d'Armando.
BETTE : La pauvre, ça l'a complètement dévastée.
OLIVIA : Comme je la comprends, je n'arrive pas à croire qu'Armando soit mort.
ALEX : On n'en est pas sûr.
BETTE : Attends, après huit mois sans nouvelles, il n'y a plus aucun espoir.
OLIVIA : Bon, si on parlait d'autre chose? Comment va Stanley, Alex?
ALEX : Oh, toujours dans son parti à faire des manifs à droite à gauche. Enfin, il a quand même trouvé le temps pour me faire le plus somptueux des cadeaux.
BETTE : Un diamant? Fais voir.
ALEX : Mais non Bette, ce que tu peux être vénale.
Elles pouffent de rire.
ALEX : Je suis enceinte les filles.
OLIVIA ( ravie ) : C'est merveilleux.
BETTE : Ca alors. Je pensais vraiment pas que tu serais la première à tomber enceinte de nous trois, avec ton job qui te fait parcourir le monde.
Un silence gêné s'installe.
BETTE : Pardon Livvy, je n'ai pas réfléchi avant de parler.
OLIVIA : Non, ne t'excuse pas. Ca ne me gêne pas d'en parler.
VANESSA : La pauvre Olivia a en effet subi une fausse couche alors que sa grossesse était presque à terme et qu'elle allait se marier avec Gregory Richards il y a presqu'un an.
OLIVIA : Je suis très contente pour toi et pour Stanley ma chérie.
Del Douglas fait son entrée dans le restaurant et se dirige vers leur table.
DEL : Salut les filles.
ALEX : Del, comment vas-tu? Je suis désolée, je ne vais pas pouvoir rester, je dois faire mes valises.
BETTE : Tu repars en reportage, encore?
ALEX : Oui, mais là c'est mon dernier avant pas mal de temps. On pourra se voir plus souvent, ce sera génial.
OLIVIA : Moi aussi je dois y aller, je commence dans un instant.
DEL : Attends Olivia, j'aimerais te parler.
OLIVIA : D'accord, mais fais vite.
DEL : Gregory va bien?
BETTE ( en pensée ) : Quelle ordure, comme s'il en vait quelque chose à faire!
OLIVIA : Nous sommes toujours en froid, malheureusement.
DEL : J'espère que vous parviendrez à vous retrouver tous les deux.
BETTE ( en pensée ) : Tu parles, tu ne rêves que d'une chose mon coco, c'est de remettre Olivia dans ton lit.
OLIVIA : De quoi voulais-tu me parler?
DEL : Ah oui, est-ce que tu pourras prolonger ta pause d'un quart d'heure environ cette après-midi?
OLIVIA : Pourquoi?
DEL : Je voudrais te montrer quelque chose, mais c'est une surprise. Ca nous prendra un peu de temps.
OLIVIA : J'en sais rien, je dois assister Glenn pour l'accocuhement d'Elaine, je ne sais pas si...
DEL : Ne t'inquiète pas, je lui en ai parlé et il est d'accord pour que tu t'absentes quelques minutes de plus.
OLIVIA : Dans ce cas...bon, c'est d'accord.
DEL : Super, à tout à l'heure devant l'hôpital alors!
Olivia part.
BETTE : Vraiment, tu me dégoûtes! Tu es un homme marié je te rappelle, c'est Madeline que tu as épousé et non Olivia.
DEL : Malheureusement...
BETTE ( furieuse ) : Quoi?
DEL : Je plaisante soeurette, où est ton sens de l'humour? Je ne ressens plus rien pour Olivia, voyons.
BETTE : Mon oeil. Qu'est-ce que tu mijotes alors? Pourquoi tiens-tu tant à la voir pendant sa pause et du même coup à prolonger celle-ci?
DEL : Du calme, je vais y venir. J'ai besoin de toi de toute manière.
BETTE : Oh non, pas ça!
DEL : J'ai trouvé un moyen de me faire un paquet de pognon, si tu savais. Et pour un boulot hyper facile en plus.
BETTE : Je sens le pire.
DEL : Bon, c'est un peu limite du pont de vue moral, mais bon, moi et la morale.
BETTE : Vas-y, accouche.
DEL : Tiens, c'est marrant, tu devrais plutôt dire ça à ta copine Elaine. Comme ça je pourrai lui prendre son bébé et toucher le pactole.
BETTE ( suffoquée ) : Tu veux faire quoi?
DEL : Oh, fais pas ta sainte-nitouche! Je le fais pas de gaîté de coeur, crois-moi. J'ai été contacté par la vieille Deschanel, tu sais, la mère d'Armando. Elle se remet pas de la mort de son fils, alors elle m'a demandé de voler le bébé d'Elaine et de le lui remettre. C'est son petit-enfant après tout, et elle pense qu'il aura une meilleure vie avec elle, dans sa magnifique propriété, plutôt que dans le boui-boui de sa mère.
BETTE : Je crois que je vais vômir.
DEL : C'est la chance de ma vie, la belle-mère m'a carrément promis de me donner sa fameuse collection de bijoux ainsi qu'un joli petit paquet de billets. D'ailleurs, il y en aura un petit peu pour toi. Car j'ai besoin de toi soeurette, et plus que jamais.
Bette a la tête qui tourne et s'assied.
DEL : Voilà, il faudrait que tu persuades ton mari de faire croire à Elaine que son enfant est mort-né, comme ça elle ne se doutera de rien.
BETTE : C'est hors de question!
DEL : Allons, je suis sûr qu'il acceptera, il a trop besoin de cet argent. Il est endetté jusqu'au cou avec sa manie du jeu, il aura bien besoin de mon aide s'il ne veut pas vendre votre maison.
BETTE : Je ne marche pas Del, Elaine est mon amie.
DEL ( menaçant ) : Je crois que t'as pas bien saisi là. Tu sais que je te tiens soeurette. Fais-le pour Madeline...tu ne voudrais pas que la vie de ta petite Madeline soit détruite n'est-ce pas?
Bette le regarde, horrifiée, puis semble se résigner à faire ce qu'il lui demande.

SCENE 6 : Washington, entrée du Parlement

Le hall du Parlement est en effervescence. Un flot de députés et de sénateurs sort de séance. Parmi eux se trouvent Stanley Mitchum et le député Blythe, l'homme politique avec qui Sara a eu une liaison lorsqu'elle était stagiaire à Washington.
LUIS : Nous sommes à présent dans un passé plus proche pour nos héros.L'histoire que vous allez découvrir est sans aucun doute la plus légère, voire la plus croustillante,mais c'est également celle qui sera certainement à l'origine des plus grands ravages dans la vie de plusieurs personnes.
Stanley rejoint une magnifique jeune femme blonde qui l'attendait et l'embrasse avec passion. Quant à Blythe, il s'engage dans un couloir désert en prenant soin de regarder autour de lui, d'un air méfiant. Il entre rapidement dans une pièce qu'il prend soin de fermer à clé. Il se retourne et aperçoit Sara, en dessous très sexys, qui l'attend dans une position très suggestive, à plat ventre sur une immense table de réunion en noyer.
SARA : Tu en as mis du temps.
BLYTHE : J'ai toujours peur qu'on me suive, c'est bete je sais, personne ne peutt etre au courant, mais c'est plus fort que moi.
SARA : Je t'ai déjà dit que je prenais toutes les précautions possibles, crois-moi, je n'ai pas envie de retrouver mon nom dans les journaux à coté de celui de cette grosse vache de Monica Lewinski.
BLYTHE : Si c'est le cas, on dira au moins que j'ai meilleur gout que ce vieux Bill. J'en peux plus, j'ai trop envie de toi ma chérie.
Il se jette sur elle.
SARA : Mon amour, j'ai attendu ce moment toute la matinée.
Elle lui arrache sa chemise et l'attire vers elle.
BLYTHE : Avant que j'oublie, j'ai quelque chose à te demander.
SARA ( les yeux mi-clos ) : Plus tard. Tais-toi et prends-moi.
BLYTHE : D'accord. Juste un mot : le sénateur Crawford donne une réception ce soir, je dois y faire un saut. J'aimerais t'y voir, j'aurai une petite surprise pour toi.
SARA : Quoi donc?
BLYTHE : Si je te le dis, ce ne sera plus une surprise. Tu viendras?
SARA : D'accord.
BLYTHE : Maintenant, plus le droit de parler, seulement de crier.
SARA : Hmmmm...
Il s'allonge sur elle tandis que la caméra sort de la pièce et retourne dans l'entrée du Parlement.
LUIS : Intéressons-nous maintenant à un autre célèbre habitant de Sunset Beach, j'ai nommé le sénateur Stanley Mitchum.
Stanley est assis à une des tables de la cafétéria du Parlement quand il a la surprise de voir Casey se diriger vers lui.
STANLEY : Casey? Ca alors, quelle bonne surprise. Qu'est-ce que tu fais ici, à Washington?
CASEY : Il fallait que je te parle.
STANLEY : Cela me fait rudement plaisir que tu sois venu. Nous nous voyons si rarement.
CASEY : A qui la faute?
STANLEY : Je t'ai toujours invité mon fils, mais tu n'es jamais venu.
CASEY : Je ne reste pas longtemps de toute manière, je voulais juste...
Casey s'arrete de parler car il vient d'apercevoir la jeune femme blonde que Stanley embrassait il y a quelques minutes se diriger vers eux avec deux cafés.
LA FEMME : Bonjour Casey.
STANLEY ( en pensée ) : C'est pas vrai!
Casey reste sans réaction pendant plusieurs secondes.
CASEY : Je te dérange papa, tu aurais du me le dire.
STANLEY : Mais non Casey, je...
CASEY : Ecoute, c'est pas bien grave de toute façon. Je ne sais meme pas si ce que j'ai à te dire t'affectera tellement tu sembles avoir toujours les memes préoccupations dans la vie, mais je voulais que tu saches que maman, ton ex-femme, était en train de lutter contre le cancer. Elle ne voulait pas t'en parler, je la comprends à présent.
STANLEY : Mon Dieu. Où est-elle? Dis-le moi.
CASEY : T'en as rien à foutre de toute manière. Si tu veux vraiment le savoir, fais des recherches.
Il part, énervé, sans un regard pour la compagne de son père.
STANLEY : Je suis désolé Julie.
JULIE : Non, c'est moi qui le suis. Si j'avais su que tu avais une visite de Casey, je ne serais jamais venue déjeuner avec toi aujourd'hui.
STANLEY : Ce n'était pas prévu. Seigneur, il ne me pardonnera donc jamais.
JULIE : Cela viendra, avec le temps.
STANLEY : Tu crois vraiment qu'un fils peut pardonner à son père de lui avoir volé la femme avec laquelle il comptait se marier et fonder une famille?
JULIE : Je n'étais plus amoureuse de Casey, et toi tu ne l'étais plus depuis longtemps de ton épouse. Peut-etre comprendront-ils un jour que c'est par amour et non pour les faire souffrir que nous nous sommes mis ensemble.
STANLEY : Tu m'apportes tellement dans la vie mon amour.
JULIE : Je sais, d'autant que je n'ai pas peur d'assouvir tes fantasmes les plus fous.
STANLEY ( doucement ) : Pas si fort.
Il la prend dans ses bras et enfouit sa tete dans sa longue chevelure blonde.
STANLEY : Vivement ce soir mon coeur.
Casey cherche à sortir du Parlement mais la foule se fait de plus en plus nombreuse. Il croise Sara, qui a le rouge aux joues et enlève les plis de son tailleur. Les deux ne se connaissent pas encore, et sont tellement perdus dans leurs pensées que leurs regards ne se croisent meme pas.

SCENE 7 : un hôpital de province, dans la campagne anglaise


Tess est en train de remplir des dossiers accoudée au comptoir du hall d'accueil. Elle est en tenue d'infirmière et porte un badge sur lequel est inscrit " Nurse English". Luis entre, il porte sa blouse de médecin.
LUIS : Voici à présent le dernier sujet de notre émission, sans doute le plus troublant par les questions qu'il amène à se poser. L'être humain est-il toujours susceptible de rédemption quels que soient les actes qu'il a commis? La folie peut-elle atteindre un point de non-retour après lequel l'esprit reste deéfinitivement prisonnier du chaos? Je vous laisse à présent avec la principale protagoniste de cette histoire, la désormais tristement célèbre Tess English Evans alias Marin. Je rappelle aux parents de nos jeunes têtes blondes que cette émission est interdite aux moins de 16 ans en grande partie à cause du "reportage" qui va suivre et qu'il serait préférable de les coucher si ce n'est déjà fait.
Luis sort. Tess relève le nez de ses dossiers et aperçoit une jeune femme marcher dans un couloir avec un médecin. Cette femme ressemble à Maria, on pourrait d'ailleurs croire que c'est elle.
TESS : Mais...c'est Loreen. Qu'est-ce qu'elle fait ici? Pourquoi est-elle allée consulter le docteur Bradford, alors qu'elle a son propre gynécologue qui possède un cabinet privé dans le village? Je ne vois pas...à moins qu'elle cache encore quelque chose, cette petite intrigante. Il faut que je sache ce que c'est.
Elle les suit et tombe sur eux dans un couloir désert. Elle recule précipitamment et se cache dans l'angle formé par le croisement de deux couloirs.
TESS ( en pensée ) : J'espère qu'ils ne m'ont pas vue.
LOREEN : Vous en êtes sûr, docteur?
DR. BRADFORD : Absolument certain, les dernières analyses me l'ont confirmé. Vous êtes enceinte de deux mois.
LOREEN : Pas de trois?
DR. BRADFORD : Non, c'est impossible, cela ne correspond pas avec la date de vos dernières menstruations ni avec l'échographie que nous venons de faire. Mais cela n'est pas si important, vous savez.
LOREEN : Au contraire, ce mois fait toute la différence ( elle retient un sanglot ) Excusez-moi de vous embêter avec mes histoires docteur, je vais y aller.
TESS ( en pensée ) : Oh non.
DR. BRADFORD : Attendez Loreen. Je vous sens en grande détresse, vous avez besoin de vous confier à quelqu'un. Vous savez que vous pouvez avoir confiance en moi, je suis tenu par le secret professionnel. Je ne peux en aucun cas divulguer ce que vous me direz.
LOREEN : C'est vrai que j'ai besoin d'en parler. Cela m'a miné pendant tant de temps.
DR. BRADFORD : Vous n'avez pas parlé de votre grossesse à Ross?
LOREEN : Non, je n'en ai parlé à personne. C'est pour cela que je suis allé vous consulter à l'hôpital plutôt que le docteur Ferguson qui me suit habituellement. Cela aurait fait parler les gens du village, et je ne voulais pas que ça se sache.
DR. BRADFORD : Mais pourquoi?
LOREEN : Si vous m'aviez dit que j'étais enceinte de trois mois, je serais allée apprendre la nouvelle à tout le monde en sortant de l'hôpital, car j'aurais été certaine que Ross était le père de l'enfant que je porte. Mais la conception étant postérieure à trois mois, je n'en suis pas aussi sûre.
DR. BRADFORD : Vous ignorez qui est le géniteur?
TESS ( en pensée ) : Ca alors.
LOREEN ( le regard dans le vide ) : Je ne voulais pas en parler, mais j'ai besoin de soulager ma conscience. Vous connaissez Chase, le cousin germain de mon époux. Chase et moi allions nous fiancer quand il a été appelé à combattre dans les Balkans avec son bataillon. Nous n'avons plus eu de nouvelles et avons tous cru qu'il était mort. Quand Ross m'a déclaré sa flamme et a demandé ma main, j'ai accepté. J'étais perdue et j'appréciais beaucoup Ross, Chase, lui et moi avions toujours été très liés. Nous nous sommes mariés, mais Chase est revenu à la surface il y a un peu plus de deux mois. Ross et moi connaissions déjà des problèmes de couple, notamment à cause de sa soeur...
DR. BRADFORD : Oui, Tess nous cause également pas mal d'ennuis à l'hôpital.
TESS ( en pensée ) : Prends ça dans les dents Tess. Vous me le paierez un jour ou l'autre mes agneaux.
LOREEN : Bref, Chase m'a avoué qu'il n'avait jamais cessé de m'aimer. Je ressentais la même chose et j'ai succombé. Nous avons une liaison mais j'ai tout arrêté quand je me suis rendue compte que j'étais peut-être enceinte.
DR. BRADFORD : Pourquoi ne pas effectuer un test de paternité?
LOREEN : Non, il faut que Ross soit le père de cet enfant. Cela ne peut être autrement.
DR. BRADFORD : Pourquoi?
LOREEN : Vous connaissez le village dans lequel nous vivons, les enfants de l'adultère sont traités de bâtards et considérés comme les rejetons du diable. C'est encore le Moyen-Age là-bas. Je ne veux pas de cette vie pour mon petit.
DR. BRADFORD : Je comprends.
LOREEN : Je ferai ma vie avec Ross et cet enfant, qui sera le sien, et j'oublierai Chase.
Elle fond en larmes.
LOREEN : Il faut que j'y aille. Merci encore pour tout, docteur Bradford.
Elle part précipitamment et Tess a juste le temps de se cacher dans un placard à balais.
DR. BRADFORD : Pauvre petite.
Il soupire et rentre dans son bureau. Tess sort du placard.
TESS : J'en étais sûre. Personne n'a voulu me croire quand je leur ai dit que cette Loreen n'était qu'une traînée, une sale petite catin manipulatrice. Elle a épousé mon benêt de frère uniquement pour la situation sociale privilégiée que ce mariage lui conférait. Mais je ne te laisserai pas faire un enfant dans le dos de Ross, ma chère belle-soeur. C'est à moi de réagir, comme d'habitude.
Elle va frapper à la porte du bureau de Bradford.
DR. BRADFORD : Entrez.
TESS ( entrant ) : Excusez-moi de vous déranger docteur. Le docteur Bell voudrait savoir s'il vous reste du RU 486, son stock est épuisé et il a besoin d'une pilule avant le renouvellement.
DR. BRADFORD : C'est pour un avortement urgent je suppose.
Il ouvre son armoire à pharmacie et donne une pilule à Tess.
TESS : Merci docteur.
Elle sort, dissimulant un sourire diabolique avec difficulté. Une fois dans le couloir, elle laisse échapper un rire sardonique.
TESS : Avec ça, ton marmot va passer à la trappe ma chérie, et tu arrêteras peut-être de sans cesse intriguer.

SCENE 8 : résidence Richards, bureau de Gregory

Gregory entre dans la pièce, il semble à bout nerveusement.
GREGORY : Je n'en peux plus de cette histoire. Je ne me serais jamais douté que Francesca nous causerait encore des problèmes une fois six pieds sous terre. Cela devait être si simple, Cole et Olivia accusés, ce qui m'aurait permis de récupérer Trey et Caitlin. Mais l'arme que j'avais cachée dans la dinde a disparu, et aucun des deux n'a encore été mis en accusation. J'espère qu'avoir mis Olivia sur écoute me permettra d'en savoir plus.
Il se dirige vers le téléphone à côté duquel se trouve un mouchard qui permet de mettre une ligne téléphonique sur écoute. Justement, l'appareil sonne.
GREGORY : Ah, Bette ou Olivia reçoivent un coup de fil. Voyons voir de quoi il s'agit.
La scène représente à présent le salon de Bette. Olivia accroche ses boucles d'oreille quand le téléphone sonne.
OLIVIA : J'y vais Bette. ( décrochant ) Allo.
UNE VOIX : Bonjour Olivia.
Olivia devient livide. Gregory, dans son bureau, entend tout et son visage devient également extrêmement pâle. La voix est celle de...Francesca Vargas, censée être décédée il y a quelques jours.
GREGORY : C'est impossible.
OLIVIA ( tremblante ) : Qui...qui êtes-vous?
VOIX DE FRANCESCA : Ne me dis pas que tu ne reconnais pas ta vieille amie, ma chérie.
OLIVIA : Vous devez faire erreur...je ne vous connais pas.
VOIX DE FRANCESCA : Tu croyais t'être débarrassée de moi, mais tu te trompes. Je te donne rendez-vous dans l'entrepôt 18 sur le port, ce soir à vingt-deux heures, et tu sauras tout.
Cela raccroche. Bette arrive.
BETTE : Qui était-ce Livvy? Mon Dieu, que t'arrive-t-il, tu es morte de peur!
OLIVIA : Bette...Francesca Vargas n'est pas morte, elle vient de me téléphoner. Elle m'a même donné rendez-vous ce soir.
BETTE : Voyons ma chérie, c'était encore une de ces mauvaises blagues. Ce n'est pas le premier coup de fil que tu reçois de celui ou celle qui s'amuse à te faire peur.
OLIVIA : Je sais, mais j'ai envie de savoir...
BETTE : Tu n'iras pas à ce rendez-vous. C'est certainement un piège, c'est trop dangereux.
La scène représente à nouveau le bureau de Gregory.
GREGORY ( blême ) : Ca a coupé. Alors comme ça, elle n'est pas morte...plusieurs balles dans le corps ne lui ont pas suffi...mais comment est-ce possible? Elle a été déclarée cliniquement morte...mais oui, c'est ça. La seule personne qui puisse savoir quelque chose est le médecin qui a signé son certificat de décès...Tyus Robinson.
Il prend sa veste et sort de son bureau.
La scène représente maintenant l'entrepôt 18. On voit une jeune femme rousse de dos, habillée d'une tenue en cuir extrêmement moulante qui raccroche un téléphone portable. Elle a la voix et l'apparence de Francesca.
LA FEMME : Et voilà, le tour est joué. Oh, j'en ai marre de cette voix, je la trouve si désgréable et vulgaire...( changeant de voix ) Voilà, c'est mieux.
Elle a à présent la voix d'Annie Douglas. Elle se retourne, et il s'agit bien d'Annie, qui porte une perruque.
ANNIE ( tenant un modulateur de voix ) : C'est vraiment ingénieux ces petits appareils, tu ne trouves pas partenaire?
Un homme sort de l'ombre, égalemenrt habillé de noir. Il s'agit de...Cole.
COLE : Encore toutes mes félicitations partenaire. Il n'y a plus qu'à attendre patiemment ce soir.
ANNIE : Olivia est cuite cette fois.
La scène représente le bureau de Tyus, dans l'obscurité. Quelqu'un crochette la porte et entre furtivement. Il s'agit de Gregory, avec une lampe de poche.
GREGORY : Il faut que je découvre ce certificat de décès.
Gregory commence à fouiller les tiroirs et trouve le certificat de décès au bout de quelques secondes.
GREGORY ( en lisant ) : Je n'y comprends rien, tout me semble en règle.
Il entend du bruit et se cache précipitamment sous le bureau. Michael et Tyus entrent dans la pièce.
TYUS : Je suis certain que vous ferez un excellent kinésithérapeute Michael, et c'est avec grand plaisir que j'accepte que vous effectuiez votre stage dans mon service.
MICHAEL : Merci Tyus, je ne sais pas comment vous remercier, vous avez toujours tellement fait pour Vanessa et moi, malgré tout ce qui s'est passé de désagréable ces derniers temps.
TYUS : Ce n'est rien Michael. Je suis désolé, je dois vous laisser, j'ai encore...une patiente à aller voir à son domicile.
MICHAEL : Très bien, bonne soirée.
Il sort, suivi bientôt par Tyus.
GREGORY ( sortant de sa cachette ) : C'est peut-être en le suivant que j'aurai les réponses à mes questions.
On voit ensuite Gregory suivre Tyus en voiture. Tyus s'arrête faire quelques courses et repart. Il se gare dans une ruelle de South Central, près de l'immeuble où il hébergeait Vanessa quand elle était atteinte du syndrôme de Martin. Gregory le suit et l'aperçoit entrer dans le fameux appartement où Vanessa a vécu recluse quelques temps.
Quelques minutes après. Tyus sort de l'appartement, les mains vides, et part. Gregory arrive de l'étage supérieur et se rend devant le fameux appartement. Il sonne mais personne ne répond. Il essaie d'ouvrir, mais se rend compte que c'est fermé à clé.
GREGORY : Très bien, je vais donc employer les grands moyens.
Il prend son élan et donne un grand coup de pied dans la porte qui s'ouvre avec fracas. Gregory se retrouve face à un lit dans lequel est allongé une Francesca terrorisée.
FRANCESCA : Oh mon Dieu non, pitié!
GREGORY : Ainsi c'était donc vous. Vous n'êtes pas morte.
FRANCESCA : Je vous en prie Gregory, épargnez-moi, je ne dirai rien à personne.
GREGORY : J'y compte bien. Vous ne verrez plus grand monde dans quelques temps de toute manière.
FRANCESCA : S'il vous plaît, ne me tuez pas, laissez-moi disparaître de cette ville.
GREGORY : C'est exactement ce que je vais faire. Il faut que vous partiez, que tout le monde vous croit morte.
FRANCESCA ( surprise ) : Pardon?
GREGORY : Si vous continuez comme ça, vous allez tout faire rater. J'en ai marre de vous Francesca, votre mort faisait partie de mon plan mais après tout je peux l'adapter et faire sans. Vous n'avez pas besoin d'être vraiment morte à partir du moment où tout le monde le croit, et surtout la police qui ne tardera pas à inculper Cole, ou Olivia, ou encore les deux, ce serait le pompon.
FRANCESCA : Vous êtes sérieux?
GREGORY : Je le suis toujours. J'ai commis une belle erreur et j'aurais pu m'attirer de graves ennuis en vous tirant dessus, c'est pourquoi vous allez quitter le pays et ne plus jamais faire entendre parler de vous. Je vais vous acheter un billet pour où vous voudrez quand vous serez rétablie...
FRANCESCA : Ce ne sera pas avant longtemps, vous m'avez bien amochée.
GREGORY : Tyus est un excellent médecin, il continuera son traitement comme si de rien n'était. Bien évidemment, il ne doit pas être au courant de notre petit secret.
FRANCESCA : Il ne sait rien, je n'ai pas voulu lui révéler le nom de celui qui a tenté de me tuer.
GREGORY : Vous avez bien fait. Au revoir madame Vargas, j'espère que c'est la dernière fois que nous nous voyons.
FRANCESCA : L'espoir est partagé, Gregory.
Il sort.
GREGORY : Je ferais bien d'assister à ce rendez-vous qu'elle a fixé à Olivia ce soir. Je serais bien curieux de savoir ce qu'elle lui veut.
Il part et laisse place à Vanessa qui entre dans le couloir.
VANESSA : Vous connaissez la suite...Gregory s'est rendu à ce fameux rendez-vous, contrairement à Olivia. Il a aperçu Annie de dos, persuadé qu'il s'agissait de Francesca. Se sentant en confiance, il a parlé librement du soir du meurtre mais s'est rendu compte trop tard que sa charmante interlocutrice était sa femme qui tombait des nues devant ses aveux. Cole avait tout enregistré. Après vint l'enlèvement de Caitlin et Trey, la course-poursuite avec Cole qui s'est achevée dans l'océan, la pseudo-mort de Grgeory, l'arrivée de l'oncle Tobias. Tout le monde ignorait que Gregory avait encore un atout dans sa manche : il savait que Francesca Vargas n'était pas décédée.

SCENE 9 : résidence des Allen, salle de bal

Cole est au buffet an train de boire un cocktail et de jeter un oeil admiratif sur les superbes invitées que compte la réception de George Allen. Celui-ci est toujours en train de discuter avec son grand ami Philip Vargas. Ce dernier perd le fil de la conversation quand il aperçoit Francesca descendre l'escalier d'honneur avec prestance.
PHILIP ( en pensée ) : Cette femme est vraiment la plus magnifique des créatures qu'il m'ait été donné de rencontrer sur cette terre. Je dois l'aborder.
Mais Francesca se dirige vers Cole, qui est très étonné de la voir.
COLE : Déjà? Tu as la pierre?
FRANCESCA : Laisse tomber, il faut que nous trouvions un autre plan.
PHILIP ( en pensée ) : George devient vraiment rasoir. Qu'est-ce que cette sublime femme peut trouver au don juan de pacotille avec lequel elle discute? Ses fossettes sans doute...
COLE : Que s'est-il passé?
FRANCESCA : Je préfère ne pas en parler si tu veux bien.
COLE : On est associés oui ou non?
FRANCESCA ( faisant la moue ) : Il y a des choses qu'une femme ne préfère pas dire.
COLE : Bon, on part si tu veux et on cherche autre chose à voler.
FRANCESCA : Non, il me le faut. C'est bon, je vais tout te dire, mais promets-moi de ne pas te moquer.
COLE : Juré craché.
FRANCESCA : Je l'ai attiré dans une chambre après avoir vidé le somnifère dans sa coupe de champagne. J'ai commencé à le séduire, à lui dire que j'avais envie de lui, tout le baratin quoi. Mais voilà qu'il me repousse, reboutonne sa chemise en me disant qu'il a une fiancée, qu'il l'aime et qu'il est désolé. Tu y crois toi?
Elle se rend compte que Cole est mort de rire.
COLE ( les larmes aux yeux ) : Excuse-moi, je n'ai pas pu me retenir.
FRANCESCA : Ah ben d'accord. Je suis horriblement vexée je te signale.
COLE : Ma chérie, tu es magnifique mais tu ne peux pas exiger que tous les hommes tombent à tes pieds. Celui-là ne te trouvait pas à son goût, voilà tout, mais on trouvera bien autre chose pour arriver à nos fins.
FRANCESCA : J'ai ma petite idée. Tu vois le gentleman qui discute avec le père Allen, là-bas? Il n'arrête pas de me dévorer des yeux, j'ai peut-être plus de chances d'en savoir plus sur la pierre de son côté.
COLE : Excellent. Ah, voilà justement l'impudent qui t'a éconduit.
Jeremy se dirige vers le buffet, sa coupe de champagne vide.
FRANCESCA ( gênée ) : Je pensais qu'il était déjà en train de faire dodo, avec la dose que je lui ai administrée.
COLE ( furieux ) : Oui, c'est étonnant.
FRANCESCA ( en pensée ) : Il va encore me faire une crise de jalousie. Pour une fois où je n'endors pas ma proie, elle me repousse, la vie est mal faite. ( haut ) Ah oui, je me souviens qu'il a renversé sa coupe en me repoussant brusquement...Je ne veux pas le voir, à tout à l'heure Cole.
Francesca s'éloigne mais a juste le temps de faire quelques pas qu'elle se cogne à Philip, venu lui parler.
PHILIP : Je suis désolé, vraiment. Veuillez m'excuser madame....Saint-John, c'est ça?
FRANCESCA : Mademoiselle.
PHILIP : Ah, je pensais que le jeune homme avec qui vous discutiez était votre époux.
FRANCESCA ( souriant ) : Il s'agit de mon frère.
PHILIP ( souriant ) : A la bonne heure. Permettez-moi de vous offrir une flûte de champagne pour faire pardonner ma maladresse.
FRANCESCA : Avec plaisir.
Ils continuent de bavarder à proximité de Cole, qui fait semblant de ne pas écouter. Jeremy arrive à côté de Cole, ce que remarque Francesca qui garde un oeil sur ce qui va se passer.
JEREMY : Du champagne James, s'il vous plaît.
Le barman lui sert une coupe.
COLE : La même chose s'il vous plaît. ( se tournant vers Jeremy ) M. Allen, permettez-moi de vous dire que la réception que donne votre père est une grande réussite. Je m'y plais beaucoup.
JEREMY : Comment connaissez-vous mon nom?
COLE : Voyons, qui ne connaît pas l'illustre George Allen et tous les membres de sa famille ici, à Monaco?
JEREMY : Et vous êtes...?
COLE : Cole Saint...
Cole va continuer, quand il aperçoit Francesca lui chuchoter quelque chose.
FRANCESCA ( du bout des lèvres ) : Pas Saint-John.
COLE ( ayant compris ) : Prix, Cole Saint-Prix, je suis américain mais ma famille est originaire de France.
JEREMY : Et que faites-vous à Monaco?
COLE : Des affaires, je fais fonctionner quelques comptes pour des amis...oh rien, d'important, cela reste à un niveau modeste.
JEREMY : Je vais vous confier quelque chose, ce serait mon rêve d'avoir un train de vie modeste comme vous l'appelez...avoir juste de quoi vivre décemment et de se permettre quelques petits plaisirs. Je n'aime pas tout leluxe qui règne ici.
COLE ( en pensée ) : Francesca avait raison, il est totalement timbré, ou alors vraiment bizzarre.
JEREMY : Mais je vous embête, excusez-moi..
COLE ( se rattrappant ) : Non, pas du tout.
JEREMY ( comme soulagé ) : Ah bon? C'est bête, nous n'avons pas le temps de parler, mon père veut que je fasse un discours. Ca vous dirait de faire un golf au club demain?
COLE : Avec grand plaisir.
PHILIP ( à Francesca ) : On dirait que votre frère s'est laissé embarquer dans une longue conversation avec Jeremy. Ce garçon est d'un ennuyeux, tout le contraire de son père.
FRANCESCA ( les lèvres pincées ) : Je m'en suis rendue compte, aucune inventivité.
PHILIP : Il a peu d'amis ici, à Monaco, il méprise l'argent tros ostensiblement, au désespoir de George. Mais passons, nous avons des choses plus intéressantes à nous dire.
FRANCESCA : Certainement.
JEREMY ( à Cole ) : A demain, M. Saint-Prix.
COLE : Vous pouvez m'appeler Cole.
JEREMY : Et moi Jeremy.
Il s'éloigne.
PHILIP : Et donc...
FRANCESCA : Je suis désolée M. Vargas, je dois parler à mon frère, c'est très important. Je vous retrouve tout à l'heure?
PHILIP : Bien sûr. Je vous attends au billard.
Il part et elle rejoint Cole.
COLE : Je vois que ça avance bien.
FRANCESCA : Bof, je n'ai pas encore réussi à lui tirer les vers du nez, il a l'air moins bête que ses congénères celui-là.
COLE : On fait quoi alors?
FRANCESCA ( surprise ) : Ne me dis pas que la même idée que moi ne t'a pas traversé l'esprit.
COLE : De quoi parles-tu?
FRANCESCA : Tu plaisantes j'espère?
COLE : Mais pas du tout...
Francesca reste bouche bée devant lui.
FRANCESCA : J'ai trouvé le moyen de nous procurer ce bijou, mais je ne sais pas si cela va te plaire.

SCENE 10 : Washington, une réception chez le sénateur Crawford


Sara est en robe de soirée noire, élégante sans être trop stricte. Elle se promène parmi les invités avec une coupe de champagne. Elle aperçoit enfin le député Blythe, qui discute avec d'autres personnes.
SARA : Bonsoir M. le député.
BLYTHE : Ah, Sara. Messieurs, permettez-moi de vous présenter Sara Cummings, ma nouvelle stagiaire. Elle a un avenir prometteur ici, à Washington.
Les hommes la saluent tandis qu'elle leur serre la main en rougissant.
BLYTHE : Sara, quelqu'un vous cherchait, dans le petit salon je crois. Votre soeur je crois...
SARA : Meg? ( en pensée ) Mais non, tu es idiote, Meg ne peut pas être ici. C'est Jim qui me donne un signal pour que je le rejoigne là-bas plus tard. ( haut ) Merci Monsieur. Passez une bonne soirée.
UN HOMME : Elle est charmante.
BLYTHE : N'est-ce pas?
Plus tard, dans le petit salon. Sara est en train de faire les cent pas, seule. Le députe Blythe arrive.
SARA : Alors, c'est quoi cette surprise?
BLYTHE : Quelle impatience. J'ai envie de t'embrasser moi, avant toute chose.
Il la prend dans ses bras et pose ses lèvres contre les siennes avec force. Il pose ensuite une main sur ses seins.
SARA : Arrête, on pourrait nous voir.
BLYTHE : Tu as raison. Allons dans un endroit plus intime à l'étage. Enfin intime, c'est un bien grand mot.
Il pouffe de rire.
SARA : Qu'y a-t-il de drôle?
BLYTHE : Non non, rien. Allez, suis-moi.
SARA : Il en est hors de question tant que tu ne m'as pas dit ce que nous allons faire ici. Je n'aime pas tes petits sous-entendus.
BLYTHE : Très bien, très bien, comme tu veux. Disons que nous ne serons pas seuls là-haut.
SARA ( effarée ) : Quoi? Quelqu'un va nous voir? Ne me dis pas que tu ex exhibitionniste.
BLYTHE : Non, pas vraiment. Les autres personnes qui sont déjà là-haut ne seront pas passives, si tu vois ce que je veux dire.
SARA ( sous le choc ) : Tu veux me faire participer à une partouze?
BLYTHE : Mais non, tout de suite les grands mots! Il n'y aura pas régiment entier, seulement une petite garnison. Nous serons une dizaine au grand maximum.
SARA : Ben tu y iras sans moi. Je n'ai aucune envie de me donner à n'importe qui.
BLYTHE : Mais ce n'est pas n'importe qui, il y a tout le gratin là-haut.
SARA : Je m'en fiche que ce soit un clochard ou le Président, je ne suis pas comme ça, c'est tout.
BLYTHE ( méprisant ) : C'est vrai, j'oublie toujours que tu n'es qu'une petite provinciale. Je croyais que tu étais venue à Washington pour connaître autre chose que ton trou paumé, mais je me suis trompé.
SARA : Mais je t'aime Jim, je veux être à toi, seulement à toi.
BLYTHE : Mais tu seras toujours à moi ma chérie. Et si tu m'aimes, fais-le pour moi, cela m'excite de voir la femme que j'aime avec d'autres hommes. Notre relation n'en sera que plus intense.
SARA ( craintive ) : Tu es échangiste, c'est ça?
BLYTHE : Si tu veux. Je comprends que ça te choque, cela ne doit pas exister dans ta campagne du Kansas.
SARA : J'en ai marre que tu me parles sans arrêt de la région d'où je viens. Je vais te montrer que je suis autre chose qu'une fille de Ludlow.
BLYTHE : Ah, j'adore quand tu parles comme ça. Allez viens, en route mon amour.
Ils sortent, mais Sara est toujours aussi peu rassurée.

SUITE DE L'EPISODE
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écrit par Aurélien Capel
mise en page : Chucky Matheson
générique d'ouverture : Romain Le Borgne